Bonjour à tous...

J'étais surpris de ne pas avoir de vos nouvelles et j'ai reçu un message de M. Papin qui attendait comme vous ma réponse à votre dernier message... Mais je ne l'ai pas reçu ce message moi !!! Mince !!! Alors je vous en écris un long en espérant que vous m'enverrez à nouveau vos questions et que vous en aurez plein d'autres !

Nous avons quitté Baiona et l'Espagne le 13 octobre, pour rejoindre le Portugal. Depuis, nous avons fait une halte de quelques jours à Viana do Castelo et passé plus d'une semaine aux portes de Porto. Nous avons profité de cette très belle ville (la deuxième plus grande du Portugal) en nous promenant dans ses rues, en visitant quelques musées.

Comme vous le savez peut-être déjà, on y fabrique le vin du même nom, qu'on peut boire à l'apéritif.


 

(Avec un oranger au premier plan !)
 

 

Le bateau était amarré, juste à côté d'un grand port de commerce où arrivaient, se déchargeaient et se remplissaient d'immenses cargos et autres porte-conteneurs. C'est très impressionnant de voir la quantité de marchandise qu'ils peuvent transporter !

Après Porto, en trois petits bonds, nous sommes descendus à Lisbonne, la capitale du Portugal et là encore, nous avons pris le temps de visiter la ville et ses environs pendant une petite dizaine de jours.

Je vous envoie une petite photo du bâtiment sans doute le plus connue de la ville : la tour de Belém.

Avec des amis nous avons passé une superbe soirée à écouter du fado, la musique traditionnelle du Portugal et surtout de la région de Lisbonne. J'ai d'ailleurs découvert qu'il existait une guitare spécifique pour le fado, elle est en forme de poire et a 12 cordes.
 

Puis nous avons quitté Lisbonne et continué notre route vers le sud.
 

LE TRAMWAY de LISBONNE


Un immeuble...
 

Après une longue navigation, nous avons passé le cap Sao Vincente (saint Vincent) qui est complètement au Sud ouest du Portugal. Là, dans cette région qu'on appelle l'Algarve, nous avons découvert des paysages magnifiques ! Les côtes sont constituées de falaises blanches, ocres ou rouges qui forment des pics, des arches. C'est vraiment superbe ! Nous sommes restés cinq jours, au mouillage Portimao avant de poursuivre notre petit bonhomme de chemin, le 18 novembre.
 

Là je me souviens bien de la date car il nous est arrivé deux choses mémorables :

·         d'abord, nous avons enfin réussi pêcher notre premier poisson depuis le départ, un superbe maquereau. Mais nous ne savons pas s'il a vraiment mordu l'hameçon car quand on l'a remonté à bord, il était accroché par la queue !!! Surprenant non ?

 

·         Ensuite, la deuxième de nos aventures de la journée aurait pu se finir un peu moins bien. En effet, Nous avions prévu d'arriver à Faro pour y passer au moins un jour ou deux. Mais comme le trajet a été un peu plus long que prévu, nous sommes arrivés de nuit dans cette lagune. Et oui, Faro, ce ne sont plus des falaises, mais plutôt une sorte de marais. Une grande étendue d'eau peu profonde avec quelques chenaux dont il ne faut surtout pas s'écarter au risque de toucher le fond et de se retrouver coincé. Et bien, vous le devinez sûrement, c'est ce qui nous est arrivé ! On suivait pourtant bien consciencieusement les bouées. Les rouge à bâbord et les vertes à tribord. On regardait attentivement notre GPS et les indications du logiciel de navigation, mais malgré toutes ces précautions, Arz-N-Ael a touché le fond et est resté coincé. Heureusement, nous avons réussi le sortir de là en hissant à nouveau toutes les voiles, en mettant le moteur pleine puissance et en tirant avec une corde sur le haut du mât à partir d'un autre bateau (pour faire pencher Arz-N-Ael et décoller sa quille du fond)... Une belle petite frayeur quand même !

 

Maintenant, nous avons retrouvé l'Espagne. Nous sommes à Cadix, tout près de Trafalgar. J'avais appris à l'école que Napoléon et les Français avaient perdu une bataille importante face aux anglais, mais je ne me souvenais plus que c'était une bataille navale et surtout qu'elle avait eu lieu ici, dans le sud de l'Espagne ! Heureusement, le voyage me remet quelques souvenirs en place !!!

Nous ne sommes plus très loin maintenant du détroit de Gibraltar et donc du changement de continent. J'ai hâte de découvrir le Maroc et l'Afrique. Je me pose plein de questions, mais si vous en avez vous aussi, je peux peut-être essayer de trouver les réponses dans ce beau voyage !

En attendant je vous ai joué une petite chanson de marins, et je crois savoir que vous avez un directeur qui joue de la guitare et qui la connaît !

A très bientôt j'espère.

Fred sur Arz-N-Ael

PS : la classe de CM2 de Varennes suit également notre voyage. Les élèves me posent aussi quelques questions. Je vous joins la dernière série avec, évidemment, mes réponses en pensant que ça vous intéressera peut-être.

 

- Prenez-vous le large ou restez-vous près des côtes ?
 

Pour naviguer nous restons généralement assez près des côtes car nous avons choisi de ne faire que de petits trajets d'une journée maximum. Mais nous allons sans doute nous en éloigner un peu, pour parcourir de plus longues distances en étant moins obligés de surveiller la présence d'autres bateaux. Il y a beaucoup de pêcheurs par ici et aussi pas mal de gros cargos. C'est assez impressionnant de passer à côté. On se sent tout petit et bien fragiles...


- Comment se fait l’accès à Internet ?

Pour accéder à Internet, nous avons deux solutions. Certains ports sont équipés et du coup, on peut se connecter avec notre ordinateur en restant sur le bateau. Sinon, nous allons dans des cafés qui proposent un accès Internet. Mais nous ne pouvons jamais être connectés quand nous sommes en mer.

 

- Naviguez-vous jours et nuits ?

Pour l'instant et à part la traversée du golfe de Gascogne, nous avons surtout navigué de jour, même si nous avons souvent eu des trajets plus longs que prévu qui nous ont fait arriver de nuit. Nous prévoyons pour les prochaines navigations de naviguer aussi un peu la nuit. Sans doute partir le matin pour arriver le lendemain dans la journée et ainsi parcourir de plus longues distances. En effet, il est temps pour nous de descendre rapidement vers le sud pour nous éloigner des dépressions de l'Atlantique nord. Nous n'avons pas très envie de nous retrouver dans une grosse tempête et de naviguer sous de grosses pluies...

 

- Comment prenez-vous votre douche ? Avec quoi ? Dans quelle pièce ?
 

Il n'y a pas de douche sur le bateau ; enfin, pas à l'intérieur. On se douche chaque fois que nous sommes au port. Quand on reste au mouillage (accrochés à notre ancre en dehors d'un port), c'est "toilette au gant de toilette" ou douche de pont (c'est à dire dehors et à l'eau froide). On a aussi une douche solaire. Une sorte de gros sac à eau noir. Le soleil chauffe (un peu) l'eau l'intérieur et la douche froide est un peu moins froide ! C'est moins confortable que dans une salle de bain, mais on s'y fait.

 

- Que mangez-vous ?
 

Pour les repas, rien de très original. Comme nous ne partons pas en mer très longtemps, nous faisons régulièrement les courses pour cuisiner "comme à la maison". On essaye de goûter aux produits locaux.

 

-  Comment vous procurez-vous l’électricité ?
 

 L'électricité est généralement fournie par les batteries sur le bateau. Un peu comme dans une voiture, c'est donc du 12volts et nous devons faire bien attention de l'économiser. En effet, avec une batterie déchargée, le moteur ne pourrait pas démarrer ! Heureusement, même quand le moteur ne tourne pas, nous avons les moyens de recharger un peu les batteries : d'abord grâce une éolienne qui fonctionne dès qu'il y a un peu de vent et aussi l'aide de 2 panneaux solaires. Mais les jours et les nuits sans soleil et sans vent, nos réserves s'épuisent vite. Quand nous sommes au port, c'est différent : on peut brancher le bateau et avoir du 220 volts "comme la maison". En plus ça recharge les batteries...